Publié dans Editorial

Sans tête !

Publié le jeudi, 04 avril 2024


Insolite ! On a l’habitude de voir le syndicat du personnel d’une entreprise quelconque, d’une société d’Etat réclamant la tête du directeur. Par une pancarte visible sur la place publique, les employés demandent le départ du directeur général. A la JIRAMA, au contraire, le personnel, à travers une banderole affichée sur le portail du siège de la société, interpelle en demandant la nomination, dans les meilleurs délais, du directeur général.
Monstre ! Un animal dénué de tête. Selon l’adage populaire bien connu « Biby tsy manan-doha tsy mandeha », littéralement « une bête sans tête ne marche pas ». Ce dicton fait référence à un troupeau qui, sans un mâle dominant pour le diriger, ne pourra avancer. Généralement pour les bœufs en direction vers … l’abattoir. Triste réalité, mais c’est leur sort.
A la JIRAMA, environ six mois après le départ ou bien la disparition subite de l’écran du radar du directeur général par intérim Rivo Radanielina, la compagnie nationale d’eau et d’électricité n’a plus de dirigeant titulaire nommé. Suite à la nomination le 16 janvier du nouveau ministre de l’Energie et des Hydrocarbures (MEH) Olivier Jean-Baptiste, fils de l’inamovible DG de la SOLIMA, le Saint-marien feu Ernest Jean-Baptiste, on espérait vivement la nomination du DG de la JIRAMA. Mais le centième jour passé, niet !  On ignore, personne ne le sait, les termes du deal entre le Chef de l’Etat et chaque membre du Gouvernement nouvellement nommé pour les cent premiers jours. Seulement, on ose espérer que pour le cas exprès du patron du MEH, la nomination du DG de la JIRAMA serait une éventualité incontournable. L’absence d’un titulaire au poste de DG dure trop ! Compte-tenu du caractère urgent de la chose, ladite nomination doit être une priorité pour le  nouveau patron du MEH. De toutes les façons, observateurs et simples citoyens attendent de pied ferme le rapport des cent jours d’Olivier Jean-Baptiste.
JIRAMA sans tête, c’est impensable ! Un monstre égaré au milieu de nulle part ! Dangereux et troublant. La pression des partenaires techniques et financiers ainsi que la demande pressante du personnel sur la nomination du DG de la compagnie nationale qui se fait trop attendre ne relèvent point du caprice. Personne n’est sans savoir de la crise problématique que traverse la JIRAMA. Il s’agit d’une contradiction manifeste de constater qu’une entreprise ou qu’un aéronef en difficulté comme tel manque à bord d’un commandant. C’est absurde ! Y a-t-il un blocage quelque part ? Lequel ! Justement, ce qui irrite le plus l’opinion dans cette saga perturbante c’est le silence assourdissant des autorités compétentes. Une cachoterie qui, au final, finit par exacerber. L’implosion ou l’explosion sociale, kif- kif bourricot, guette toujours. Où en est l’issue des appels à manifestation d’intérêts pour la nomination au poste de DG ? Les usagers en ont assez des délestages et des coupures intempestives. Dans certaines localités servies par le Réseau interconnecté (RIA), l’axe Anosizato – Fenoarivo et autres (Atsimondrano), il faut reconnaitre que les coupures d’électricité se font rares mais celles de l’eau continuent de sévir et de faire ravage provoquant des désagréments énervants sinon stressants auprès des pauvres usagers notamment à Antananarivo et alentours.
Et on attend. Jusqu’à quand ! Qu’on se démène sans tarder !
Ndrianaivo

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Editorial

  • Vouée à l’échec ?
    Le pays est en plein chantier d’élaboration d’une nouvelle Stratégie nationale pour la lutte contre la corruption (et l’impunité), la SNLCC. Celle qui est en vigueur arrivera à son terme à la fin de l’année en cours après dix ans de mise en œuvre dans la bataille contre cette « ennemie » apparemment imbattable. Mise en selle en 2014, la SNLCC actuelle finira sa course incessamment. Mi-figue, mi-raisin, le bilan de la décennie de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption balance entre un échec et une réussite. Le Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) se trouve dans l’embarras pour traduire la situation exacte. Sahondra Rabenarivo, la présidente du CSI, déplore plus d’une fois l’existence de certains facteurs de blocage dans le processus normal de la lutte contre la corruption. Il existe un dysfonctionnement perçu comme un frein au bon déroulement du système de lutte contre la corruption.

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